Compte-rendu de la réunion de restitution du 20/09/2021

Association des riverains du 42/50 rue de Picpus

Compte-rendu de la réunion de restitution du 20/09/2021

Assistaient à cette réunion M. L. Dumas PDG d’EMERIGE et son staff, Mme E. Pierre-Marie, Messieurs N. Rouveau, R.Bouigue, ainsi que M. E. Grégoire qui s’est éclipsé au bout d’une demi-heure.
Lors de leurs prises de parole respectives le promoteur, Mme La Maire et M. Grégoire ont chanté de concert les louanges du nouveau projet qu’ils ont présenté comme le fruit d’une « concertation inédite avec les habitants ».
La majorité municipale a indiqué qu’elle avait obtenu le retrait du permis de construire de 2019, ce qui est exact. Toutefois, en s’arrogeant le bénéfice exclusif de cette action, elle a passé sous silence la lutte acharnée que notre association a dû mener entre juillet 2019 et septembre 2020 pour obtenir le retrait du projet (soit plus d’un an après son dépôt).
Rappelons au passage que le projet retiré avait été élaboré entre 2017 et 2019 après de larges discussions à huis clos entre la municipalité et EMERIGE et qu’il était le fruit du PLU bétonneur de 2016 que nous devons à M. Missika (PLU encore applicable actuellement).

Pour présenter son nouveau projet M. L. Dumas a commenté des projections dont nous avons pu faire des captures d’écran que vous trouverez en pièce jointe.
C’est en effet pour l’instant les seuls documents dont nous disposons.
Lors de cette projection nous avons eu l’impression de feuilleter la plaquette promotionnelle d’un promoteur qui vante son programme immobilier pour mieux le vendre. Vous pourrez constater que l’essentiel de ces documents
correspond à des images flatteuses de vues en perspective destinées à donner l’impression que ce nouveau projet est noyé dans la verdure.
Par contre, si quelques chiffres d’ordre général ont été donnés, aucun plan de masse coté ne nous a été présenté, contrairement à ce qui avait été fait lors de la réunion en mairie en septembre 2020 (et lors des réunions de
concertation). C’est pourtant uniquement par un examen attentif de ce genre de document qu’il serait possible d’effectuer des comparaisons chiffrées complètes et de voir quelles réelles modifications ont été apportées par rapport aux au projets précédents.

Que faut-il retenir de la présentation de ce projet?

On reste globalement sur un projet très voisin de celui présenté en mars dernier car, malgré quelques avancées, il reste massif et haut.
La plupart des immeubles ont 9 étages et leur emprise au sol est toujours importante.
Le nombre de logements annoncé est de 225, dont 149 sociaux. Interrogée par la salle, la maire n’a fourni aucune précision sur la répartition entre les différents types de logements sociaux.
Il y aurait donc seulement une diminution 55 logements (en tout) par rapport au permis de construire retiré.
La surface de plancher est maintenant de 26 000 m2 , ce qui correspond à une diminution de seulement 13% par rapport à celle du permis de construire.
la seule modification significative que nous avons notée porte sur le fait que les constructions sont écoresponsables.

Elles ne sont plus en béton mais uniquement en matériaux bio- sourcés (voir page 29 doc 3.3, page 31 doc 3.5, pages 33 et 34 doc.4.1), ce qui constitue une avancée en terme d’empreinte carbone et pour la diminution de l’ IUC (îlot de chaleur urbain) mais ne le supprime pas du fait de la grande hauteur des bâtiments. Des panneaux photovoltaïques seront installés sur le toit de certains bâtiments.

Végétalisation

Les reconstitutions en perspective laissent à croire que les bâtiments sont noyés dans la verdure (doc 2.4 page 24, doc 3 page 26, 3.4 page 30, 4.2 pages 30,32,39,40 et 41). Remarquons au passage que, sur cette dernière photo, les nombreux arbres au premier plan sont ceux des copropriétés voisines et nullement ceux du projet EMERIGE.
Les toits seront végétalisés et la plantation de 112 arbres de taille variable est annoncée.
Toutefois,
– la taille du jardin central (1 890 m2) n’a augmenté que de 190 m2 par rapport à celui de mars dernier
– la surface de pleine terre (3 915 m2) reste dans l’ordre de grandeur des 3 400 m2 du permis de construire retiré car l’emprise au sol des bâtiments est très voisine de celle du projet initial. La taille du jardin ouvert au public est observable sur le doc 2.5 page 25 car il est limité par un trait rouge. Ce dernier reste étroit et bordé latéralement par de hauts immeubles de 9 étages (doc.4.2 page 40).

Répartition des immeubles sur le terrain

Elle reste globalement la même.
– Un petit bâtiment de 5 étages situé latéralement à la barre d’immeubles côté 34, rue de Picpus et le plot H ont disparu (doc 2.1 page 8). Mais en fait ce dernier a été coupé en deux moitiés qui ont été accolées aux deux barres d’immeubles latérales, au niveau desquelles il forme des excroissances (doc 2.3 et 2.4 pages 23 et 24). L’ouverture annoncée vers les arbres des copropriétés voisines se trouve donc réduite d’autant et crée un effet de sifflet pour la circulation des vents dominants.
– Apparemment le bâtiment situé du côté du 54 est un peu plus large que précédemment.

Nombre d’étages des immeubles

– les deux immeubles les plus hauts (12 et 10 étages) de l’ancien permis de construire ont disparu
– toutefois, la hauteur de tous les immeubles est maintenant de 9 (sauf sur rue pour l’immeuble de bureau et celui situé entre la maison Marani et le 34 et les deux en fond de parcelle qui ont respectivement 5 et 6 étages).
La majorité municipale renie donc son accord de mandature d’avant le deuxième tour des municipales qui visait à obtenir une hauteur maximales 6 étages.

Equipements ouverts sur le quartier

Aucune information n’a été fournie concernant la nature des commerces en pied d’immeubles. Seule la présence d’une crèche et d’une salle de sport a été évoquée, mais ces dernières existaient déjà dans le permis de construire retiré.

Cheminement, demandé par la copropriété du 54 rue de Picpus, entre la rue de Picpus et la rue de Reuilly

Le problème n’est toujours pas réglé. En effet, pour l’instant, aucun passage au niveau de la copropriété Paris Habitat du 107 rue de Reuilly n’est prévu. Certains intervenants ont souligné qu’il serait très important de se pencher sur les problèmes de sécurité qui pourraient résulter de cette ouverture.
Nous espérons vous avoir facilité la lecture des documents que nous vous faisons parvenir.
Dès que nous aurons pu prendre connaissance de plans cotés que M. L. Dumas a promis de nous envoyer, nous vous recontacterons. Vos avis seront les bienvenus.

Nous vous rappelons que la demande de permis devrait être déposée le 30 septembre et que la délivrance du permis est prévue aux alentours de février.

Bien à vous

MF SERU Présidente de l’Association

Réunion restitution projet Emerige 20 septembre 2021 compressé

Projet EMERIGE Réunion de restitution lundi 20 septembre 19h Espace Reuilly

Chers adhérentes, chers adhérents,

Nous venons d’apprendre par certains de nos adhérents que la réunion de restitution organisée par la Mairie aura lieu lundi prochain car le flyer ci-dessous a été déposé dans leur  boîte aux lettres.

En revanche, les habitants du 36 et du 34 rue de Picpus, pourtant concernés au premier chef, ne l’ont à ce jour toujours pas reçu. Nous avons donc envoyé hier une demande d’explication à Nicolas Rouveau (avec copie à Madame la Maire). Nous n’avons pour l’instant obtenu aucune réponse.

Cette réunion qui clôt le processus de concertation, entamé il y a un an après le retrait par EMERIGE du projet déposé en juillet 2019, va enfin nous permettre de connaître le nouveau projet qui fera l’objet d’une nouvelle demande.

Nous vous rappelons que le dernier projet dont nous avons eu connaissance est celui de la réunion de concertation n°4 (19/03/21). En effet lors de la réunion en mairie du 15 juillet dernier aucun plan ne nous a été montré.  Comme  nous vous l’avons indiqué dans notre dernier compte-rendu , on nous a alors seulement signalé que le plot H pourrait être supprimé.

Pour vous permettre en séance de vous rendre compte si des modifications substantielles au  projet présenté en mars dernier seront annoncées lundi prochain, vous trouverez ci-dessous  son plan plan de masse. On y constate que, par rapport au permis retiré, comme nous l’avons dénoncé:

  •  l’ensemble reste très dense  car la surface construite n’a diminué que de 50 m2, le % de la surface construite restant dans les deux cas voisine de 47%, ce qui correspond à une surface de plancher qui est passée seulement de 29 900 m2 à  27 000 m2,
  • La surface de la zone arborée centrale ouverte au public est passée d’environ 1 300 m2 à seulement 1700 m2 dont seulement 1 000m2 sont végétalisés. On ne connaît pas le réel  pourcentage des zones de pleine terre.
  • les hauteurs moyennes restent très élevées puisqu’on est passé seulement d’un nombre moyen d’étages /bâtiment de 7,3 à environ 7, de nombreux bâtiments ayant encore 8 voire 9 étages.
  • l’ îlot de chaleur créé par ce projet de chaleur urbaine est aussi donc aussi important que celui du précédent
  • le cheminement vers la rue de Reuilly n’est pas prévu au delà du terrain occupé par le projet.

On est donc pour l’instant bien loin de la dédensification et de la végétalisation promises par la majorité actuelle dans son accord de mandature qui, rappelons-le, parlait de 6 étages maximum pour les bâtiments!

On peut par ailleurs constater que la mairie n’a jamais communiqué clairement, pas plus d’ailleurs qu’EMERIGE, sur le nombre total de logements, le nombre de logements en accession à la propriété et de logements sociaux.

Vous comprenez donc l’importance de la réunion de lundi prochain.

C’est pourquoi nous comptons absolument sur vous pour vous y rendre en nombre car c’est  l’une des rares occasions où on nous pouvons nous retrouver tous ensemble pour  nous faire entendre des décideurs et nous rendre visibles médiatiquement.

Nous vous proposons de tirer notre dernier tract (voir ci-dessous) et de l’arborer, ce qui permettra de nous repérer dans la salle.

Nous pensons que la première partie de la séance sera consacrée aux exposés des officiels et de L.Dumas PDG d’EMERIGE qui exposera le projet. Il nous faudra alors rester très attentifs pour pouvoir repérer les modifications éventuelles apportées au  projet de mars dernier. C’est lors de la discussion qui suivra que nous pourrons faire valoir nos arguments si le projet présenté est, à quelques modifications de détail près, le même que le précédent.

Nous vous attendons donc tous, avec notre tract bien visible ( et votre passe sanitaire) lundi prochain, 20 septembre 19h à l’espace Reuilly (à côté de la piscine de Reuilly)!

Après cette séance dont nous ferons  un compte rendu et vous consulterons pour savoir quelle suite nous donnerons à notre action.

Bien à vous

MF SERU Présidente de l’Association du 42/50 rue de Picpus

PS Nous vous rappelons (si ce n’est déjà fait) que vous n’avez que jusqu’au 28 septembre prochain pour voter pour l’AG de l’association.

Atelier de concertation n°4 du 19 mars 2021

Dernières nouvelles avant les vacances

Chères adhérentes, chers adhérents,

Nous avons pu rencontrer le 15 juillet à la Mairie du 12ème l’équipe municipale au grand complet: Madame  E. Pierre-Marie Maire du 12ème, Messieurs  E. Grégoire Premier Adjoint et Adjoint à l’Urbanisme de la Mairie de Paris,  N. Rouveau Adjoint à l’Urbanisme et à la Ville résiliante du 12ème et Maire du quartier ainsi que R. Bouigue Adjoint à l’Architecture du 12ème.

Étaient également présents M. Cottrel Secrétaire du Conseil  de Quartier et l’un de ses membres M. Lorinquer, M. Costanzo Président du Conseil Syndical du 54 rue de Picpus, Mme Séru Présidente  de l’Association du 42-50 rue de Picpus, personnes représentant les habitants et ayant assisté aux ateliers avec EMERIGE. S’étaient joints à eux M. Fasquel responsable du compostage au 107 rue de Reuilly (Paris Habitat) ainsi que deux membres du Cabinet de Mme La Maire.

M. Le Dantec, n’a pas été convié bien qu’il soit le représentant de FNE (France Nature Environnement) et qu’il ait assisté à tous les ateliers avec EMERIGE, pas plus que l’EPFIF, actuel propriétaire du terrain, éternel absent lors de toutes les réunions.

Cette rencontre  nous a permis d’avoir enfin des échanges directs.

Toutefois Mme La Maire, d’entrée de jeu, a indiqué qu’elle n’avait pas apprécié que les  opposants au projet aient fait entendre leur voix de façon inconsidérée en proférant des « attaques personnelles », en la « harcelant » ou en alimentant des récupérations politiques, alors que l’équipe municipale s’était démenée comme cela n’a jamais été fait pour améliorer le projet et organiser une concertation.

Nous tenons à faire remarquer que si notre association s’est opposée aux positions de la municipalité, c’est toujours sur le fond et dans le respect des personnes.

M. Grégoire a par ailleurs précisé que « plus d’efforts que nécessaires » avaient ėté fournis pour faire évoluer le projet, qu’il fallait maintenant « revenir au principe de réalité » et qu’EMERIGE pourrait «réarmer le projet du permis de construire en cas de contentieux ».

Chacun appréciera ces menaces à peine voilées.

Lors de sa présentation du projet Mme La Maire est pour l’essentiel restée dans le flou, dans les éléments de langage  et les déclarations d’intention déjà exposées à maintes reprises, en particulier lors de l’atelier du 19 mars (voir notre compte-rendu du 24 mars).

En effet aucun plan ne nous a été communiqué, nous  n’avons obtenu aucun ėlėment chiffré précis sur le nombre de logements, d’étages et sur la surface du jardin ouvert au public (éléments précis réclamés précédemment  par écrit et sans succès par M. Costanzo et l’Association).

Par ailleurs certains points présentés comme des avancées (crèche, salle de sport, maison Marani transformée en tiers lieu en liaison avec l’Université, présence de commerces de proximité en pied d’immeubles) existaient déjà dans la demande de permis de construire retirée.

Nous en concluons que, soit  EMERIGE continue de travailler au projet comme on nous l’a laissé entendre, soit  les modifications apportées depuis le 19 mars étaient connues mais on n’a pas voulu nous les communiquer afin qu’on les découvre seulement le jour de la réunion de restitution, lorsque  les jeux seront faits.

C’est en effet lors de cette réunion, qui devrait avoir lieu début septembre, qu’EMERIGE présentera le projet définitif. Le dépôt de la demande de permis serait effectué dans la foulée à partir de  fin septembre.

Dans l’exposé très général de Mme La Maire ( et de M. Grégoire) nous avons toutefois relevé trois informations importantes mais, comme on ne connaît pas la totalité du projet, elles doivent être relativisées.

— Deux plots (sur douze) de 6 et 5 étages seraient supprimés.

Le premier (H) serait  celui situé au fond du jardin vers le jardin partagé du 107 rue de Reuilly ce qui permettrait d’agrandir au moins visuellement le jardin central et de favoriser la circulation des vents dominants (voir notre demande dans notre message du 7 juin). Le second (G2?) serait l’un des deux situé du côté du 34 le long de l’allée du 36 juste avant la loge.

Pour  être considérée comme réellement  positive,  cette suppression ne devra en aucun cas  être compensée par une augmentation du nombre d’étages des autres plots, ce qui est loin d’être acquis.

Or concernant le nombre d’étages des bâtiments, Mme La Maire est restée dans le flou car elle a seulement indiqué: « il n’y aura pas de bâtiments dont le nombre d’étages sera à deux chiffres », ce qui peut même laisser entendre que 9 étages seraient acceptables.

Cela correspond d’ailleurs aux 9 étages dont il est question dans le vœu du conseil de Paris du 8 juillet (voir plus bas et PJ 3).

On serait alors en recul par rapport aux engagements précédents  de la majorité municipale (il était question de six étages dans l’accord de mandature) et aux propositions de l’atelier du 19 mars. En effet ce jour là dans l’un des projets présentés, sur douze bâtiments, six n’avaient plus que 5 ou 6 étages et il n’en restait que la moitié entre 8 et 9 étages à faire baisser!

M. Costanzo et Mme Séru ont fait remarquer qu’il serait inacceptable que la suppression de deux plots soit compensée par une surélévation des autres et Mme Séru a même indiqué que si c’était le cas cela nous renverrait six mois en arrière, car lors de l’atelier 2 du 21 novembre un projet sans plot H avait été présenté mais avec une majorité de plots à 9 étages.

— La surface de plancher passerait de 27 000 m2 (atelier du 19 mars) à

26 000 m2 ce qui correspond à une diminution d’environ 13% de celle du permis de construire retiré (29 900 m2).

Or, si on se réfère aux plans précédents, la suppression promise de ces deux plots devrait conduire à une diminution de plus de 1 000 m2 de plancher. On peut donc légitimement se demander si la  faible diminution annoncée n’est pas due à une augmentation du nombre d’étages des autres plots.

— La surface de pleine terre végétalisée avec des arbres de haute tige correspondrait selon Mme La Maire à 50% de la parcelle, (même chiffre que celui annoncé par le vœu du conseil de Paris).

Quant à M. Grégoire il a parlé de 4 500 m2 de pleine terre montrant ainsi que le chiffre de 50% (soit près de 5 200 m2) avancé par Mme La Maire est loin d’être acquis.

Certaines questions ont reçu une réponse négative  ou incomplète — La demande reformulée par M. Cottrel au nom du Conseil  de Quartier et de son vœu (voir plus bas et PJ1) pour remettre à plat  le projet immobilier d’EMERIGE et le transformer en un véritable projet d’urbanisme ouvert sur le quartier avec des équipements sportifs a été jugée irrecevable.

— La demande de M. Costanzo concernant le passage entre les rues Picpus et de Reuilly n’a toujours pas abouti.

En effet les sœurs de Ste Clotilde ont été sollicitées pour que le cheminement passe en bordure de leur terrain. Pour l’instant elles n’ont pas répondu mais quelle que soit leur réponse le problème ne sera pas réglé  car  le tracé restera interrompu  entre leur terrain et celui d’EMERIGE au niveau du jardin  de Paris Habitat du 107 rue de Reuilly.

— Il n’a pas été apporté de réponse aux interrogations conjointes de Messieurs Cottrel et Costanzo sur le montage juridique et financier de l’opération par EMERIGE et sur le rôle l’EPFIF dans le portage d’une partie du terrain qui est privée.

M. Cottrel s’est étonné que cette question, déjà posée par Mme Séru et lui-même lors de l’atelier 3 (voir nos comptes rendus des 5/01 et 24/03) ait laissé  les élus indifférents, alors qu’il est dans le rôle de la municipalité de questionner les responsables du projet pour pouvoir répondre à ces interrogations légitimes.

M. Bouigue a invité M.Cottrel à reposer lui-même la question à EMERIGE…

M. Lorinquer a fait savoir que ce problème était pour lui hors sujet mais il a indiqué qu’il était préoccupé par le risque que représentait la demande de dédensification. Il craignait en effet qu’en voulant maintenir son équilibre financier, EMERIGE ne revoie à la baisse les prestations proposées. M.Bouigue l’a rassuré à ce sujet.

— Mme Séru s’est  étonnée que le sujet des ICU (îlots de chaleur urbains) n’ait été abordé que sous l’angle de la suppression de celui de l’actuel garage.

En effet l’ICU du garage actuel est  limité car il provient d’une surface peu étendue recouverte d’un matériau métallique de faible masse qui certes accumule rapidement la chaleur mais la restitue tout aussi vite. Par contre l’ICU que pourrait créer le projet EMERIGE s’il n’est  pas revu à la baisse, pourrait être beaucoup plus élevé du fait des importantes surfaces de chauffe qui accumulent la chaleur et ne la restituent que très lentement. Ceci serait dû à la grande hauteur des bâtiments, à leur masse ėlevėe même si ceux-ci sont construits en « matériaux biosourcés ». Cet ICU serait accentué du fait de l’enclavement de la parcelle située entre des bâtiments R + 13 faisant obstacle aux vents dominants, point qui a déjà été évoqué lors des ateliers et rappelé M. Cottrel.

Mme  La Maire  a indiqué que les professionnels compétents qu’elle avait consultés avaient dit le contraire mais  elle ne les a pas nommés. Il est à noter qu’elle n’a pas souhaité la présence à cette réunion  de M. Le Dantec qui aurait pu nous éclairer sur ce point.

En conclusion, comment les élus peuvent-ils s’étonner que les imprécisions de leurs réponses aux questions posées et reposées depuis plus de 9 mois entraînent interrogations et suspicion de la part des citoyens riverains du projet, même si certains points peuvent contenir des avancées?

Nous allons maintenant revenir sur les principaux événements qui se sont déroulés entre le 19 mars, date du dernier atelier avec EMERIGE et le 15 juillet, date à laquelle la réunion a eu lieu. Ces événements permettent en effet de mieux comprendre le contexte de sa tenue et certains points qui y ont été évoqués.

Le 18 mai, alors que nous étions depuis deux mois sans nouvelles de la Mairie et d’EMERIGE, le Conseil du Quartier Picpus/Nation a voté à l’unanimité un vœu « en faveur d’une opération municipale adaptée aux besoins du quartier pour l’emprise du garage au 42/48 rue de Picpus

»(PJ1) à la suite de visites de terrain et d’échanges dans le cadre de sa contribution à la révision du PLU.

L’objet de ce vœu était d’obtenir une remise à plat du projet d’EMERIGE pour qu’il devienne une opération d’urbanisme ouverte  sur le quartier, adaptée à ses besoins et ne soit pas une simple opération immobilière au profit d’un promoteur.

Ce vœu s’inscrivait donc dans la continuité d’un travail effectué par le conseil il y a 5 ans lors de la précédente modification  du PLU en 2016. Les propositions faites alors n’avaient pas été retenues par les Adjoints à l’Urbanisme  de l’arrondissement et de Paris de l’époque (Messieurs Bouigue et Missika). Ainsi, le PLU 2016 avait rendu possible le projet EMERIGE de bétonnisation de la parcelle.

Il était donc logique que le Conseil  de Quartier reprenne et actualise ces propositions  alors que s’ouvre une nouvelle révision du PLU pour le rendre bioclimatique, permettant ainsi à la Maire écologiste de s’en saisir pour défendre un nouveau projet face à EMERIGE, ceci d’autant plus qu’elle est la présidente de droit des Conseils de Quartier du 12ème  (cf la Charte).

Le 21 mai le Secrétaire du Conseil de Quartier a envoyé ce vœu à Mme La Maire pour qu’il soit examiné lors du Conseil d’Arrondissement prévu le 23 juin.

Malgré un rappel envoyé le 21 juin, ce vœu n’a pas été inscrit à l’ordre du jour.

C’est dans ce contexte, alors  que nous étions toujours sans nouvelles d’EMERIGE et de la Mairie depuis plus de deux mois, que  nous avons organisé, avec le collectif des 7 associations qui luttent contre  la bétonnisation du 12ème, deux rassemblements, l’un le 29 mai devant la Mairie du 12ème et l’autre le 19 juin devant le 36 rue de Picpus.

L’union faisant la force ces rassemblements ont été un succès (nombre de participants, contacts avec la presse…).

Le 23 juin, lors du Conseil d’Arrondissement, le vœu du Conseil de Quartier n’a été évoqué qu’in extremis en interruption de séance et sans débat, M. Nicolas Rouveau s’étant contenté de lire un texte énonçant  les éléments de langage connus depuis le 19 mars (PJ2) puis repris par la suite par le vœu du Conseil de Paris et enfin par la Maire lors de la réunion du 15 juillet.

Mme V. MONTANDON (Conseillère d’Arrondissement et de Paris LR), prėsente au Conseil d’Arrondissement a repris ce voeu à son compte et en son nom  et a demandé son inscription au Conseil de Paris prėvu pour les 6, 7 et 8 juillet, ceci d’autant plus que la Maire d’arrondissement ne l’avait pas fait. Cette inscription a  été visiblement considérée par l’équipe municipale et par le Conseil  de Quartier comme une manœuvre de récupération politique.

Entre temps, Mme L. Avia, Député LREM de l’arrondissement avait proposé au collectif des associations du 12ème d’organiser une réunion le 7 juillet au Ministère de l’Écologie avec des membres du Cabinet de La Ministre.

Les différentes associations ont exposé les luttes qu’elles engageaient, ce qui a conduit la députée à conclure en indiquant que chaque projet pris séparément pouvait être considéré comme mineur, mais que leur ensemble pouvait avoir un impact sur l’environnement du quartier (PJ4), rendant ainsi le problème global et politique.

Pris à contre-pied politiquement,  l’exécutif unanime de la majorité municipale à la Mairie de Paris a alors allumé un contre-feu en inscrivant à l’ordre du jour du Conseil de Paris un nouveau vœu (PJ3) qui reprend les éléments de langage développés par N. Rouveau le 23 juin et dénature entièrement le voeu du Conseil de Quartier.

Ce vœu a été adopté le 8 juillet alors que ceux présentés par V.

Montandon pour les associations des Messageries et du 42-50 rue de Picpus (ex vœu du Conseil de Quartier) ont été rejetés, comme celui présenté par LREM au nom de l’association qui s’oppose rue L. Braille à un projet immobilier qui détruira un mur végétalisé siège de biodiversité.

Nous avons publié sur les réseaux sociaux ces différentes interventions.

On ne peut donc que déplorer que la Maire du 12ème et la majorité municipale de la Mairie de Paris  aient préféré  les postures et les calculs politiques aux intérêts des habitants.

Nous attendons maintenant la réunion de restitution de septembre qui nous permettra de prendre connaissance de la réalité du projet. Nous espérons que les plans et les données chiffrées nous seront communiqués à l’avance comme cela a été le cas lors des ateliers.

Nous avons compris qu’à moins d’un miracle lié à des tractations politiques au sein de majorité municipale qui nous échappent et portant sur la mise en place du nouveau PLU, la remise à plat du projet comme le demandait le Conseil de Quartier semble à ce stade hors de portée. Il est toutefois regrettable que ce voeu, toujours sur le bureau de Mme La Maire du 12ème, n’ait pas été transmis au Conseil de Paris, alors même que son contenu, saisissant l’opportunité de la libération de la parcelle ouvrait la voie à un projet permettant d’améliorer la qualité de vie des habitants de quartier.

Peut-être aurons-nous par contre une bonne surprise si le retrait des deux plots est pris en compte, ce qui pourrait permettre de dédensifier et de végétaliser  un peu le projet, à condition qu’en compensation le nombre d’étages n’augmente pas et n’aille pas au delà d’une moyenne d’environ R +6  (risque d’ICU).

Si ce n’était pas le cas nous continuerons notre lutte par tous les moyens prévus par la loi, malgré les intimidations à peine voilées dont nous sommes l’objet.

Bien à vous et bonnes vacances

MF Séru

Présidente de l’Association du 42-50 rue de Picpus

PS :L’A.G. Prévue par nos statuts aura lieu en septembre (date et modalités à définir).

PJ1 2021_05_18_Voeu_urbanisme_projet_garage_rue_Picpus

PJ2 Prise de parole NR CA 23 juin Picpus (1)

PJ3 CP Voeu éxécutif rue Picpus (2)

PJ4 Entrevue 7 juillet 2021 Ministère de l’Ecologie

Rassemblement du 19/06 14h30 Garage picpus

Convergence des luttes des associations opposées
aux projets de construction dans le 12ᵉ arrondissement :
les Amis de Bercy-Charenton, le Tunnel des Artisans, Garage Picpus,
Netter-Debergue, Les Meuniers, Les Messageries, Oasis Verte du 12ᵉ,
soutenues par FNE Paris, SOS Paris et A.R.B.R.E.S.

Samedi 19 juin à 14h30, 36 rue de Picpus (garage Renault)
GRAND RASSEMBLEMENT

 

Non au béton ! Non aux expulsions liées
à la bétonnisation !

Oui à la végétalisation !
Oui à la protection des espaces non construits !

 

7 projets dangereux pour la santé des habitants

STOP À LA DENSIFICATION URBAINE
POUR UNE VRAIE POLITIQUE ÉCOLOGIQUE

als.Bercy@gmail.com CollectifBaronLeroy@gmail.com ar.4250Picpus@gmail.com Meuniers@orange.fr
RiverainsMessageries@gmail.com Projet.Debergue@yahoo.com OasisVertedu12@gmail.com

Nouveau tract

Notre pression sur les élus doit être accentuée, ceci d’autant plus que dans la publication du 2/04 dernier de  » mairie12. paris .fr » il est longuement question du projet prévu par EMERIGE à l’emplacement du garage Renault.

https://mairie12.paris.fr/pages/projet-42-50-rue-de-picpus-17220

La maire du 12ème y indique sa volonté de  » pousser le promoteur à aller au -delà du PLU actuel  » qu’elle considère comme « obsolète »  et de  » peser de tout son poids pour que le promoteur  s’engage davantage sur les impératifs écologiques en terme de construction, de même que sur la hauteur des bâtiments qu’elle aimerait voir sensiblement réduite ».

Elle  n’a rien dit d’aussi précis concernant la réduction du nombre d’ étages des projets présentés lors de la dernière réunion de concertation. Elle s’était seulement alors contentée d’indiquer que « le projet devait continuer d’évoluer »… 

Prenons la donc au mot ! Il est en effet inconcevable qu’elle donne un avis favorable à un permis de construire  pour un projet tel que celui que vous pouvez  visualiser dans le tract (l’avis définitif étant d’ailleurs du ressort de la Mairie de Paris…).

E.Pierre-Marie nous vous vous jugerons aux résultats. Pour l’instant le compte n’y est pas!

CONCERTATION N°4 19/03/2021

Après un an de discussions et 4 réunions de « concertation » entre fin Octobre et la mi-Mars  la Mairie ne nous a pas écoutés.

Elle a persisté dans son projet de densification massive du quartier qui conduira, si le nouveau permis de construire devait être accordé sur la base des projets qui viennent de nous être présentés, à :

  • Une bétonisation de la parcelle à hauteur de 27 000 m² de superficie de plancher (SDP) contre

29 900 m² dans le projet de permis retiré

  • Un espace vert ouvert au public qui reste à 1 800 m² contre 1 300 m² dans le projet initial, ce dernier étant encore enclavé sur deux de ses côtés entre des immeubles de grande hauteur (8 et 9 étages).

Comment en est-on arrivé là?

 Où en étions-nous à l’issue de la réunion de concertation N°3  du 21 décembre?

 

Les projets proposés lors de cette réunion avaient une SDP de 28 000 m², donc identique à celle de ceux présentés lors de la séance N°2 du 30/11 (projet de la demande initiale 29 900 m²).

Tous les intervenants, dont les représentants de la Mairie du 12ème, étaient alors tombés d’accord pour constater que la surface de plancher n’ayant pas diminué, la dé-densification du projet n’était pas suffisante.

Ainsi, Messieurs Bouigue et Rouveau avaient indiqué que la Mairie « regrettait qu’il ne soit pas proposé de nouvelle dé-densification du nombre de m² qui reste identique au dernier atelier»et demandé à EMERIGE de «travailler à des variantes de surface de plancher inférieure ». Ils avaient même précisé « l’importance d’avoir des scénarios dé densifiés pour que la Ville puisse les soutenir financièrement ».

A l’issue de la réunion 3 la Mairie considérait donc que :

        • la dé-densification des projets présentés lors de cette séance n’était pas suffisante
        • la surface de plancher devait baisser.

 

EMERIGE ayant indiqué qu’il « acceptait d’étudier de nouvelles variantes de plan de masse avec des surfaces de plancher diminuées en chiffrant les impacts financiers correspondants », des discussions financières devaient se dérouler courant janvier entre la Mairie de Paris et EMERIGE et leurs résultat devait être présentés lors de la réunion de concertation  N°4 .

        • A l’issue de la réunion 3 la Mairie et EMERIGE étaient donc tombés d’accord sur le principe de négociations pour faire baisser la surface de plancher et étudier la façon dont les pertes financières induites pourraient être compensées pour EMERIGE.

 

La réunion N°4, initialement prévue le 29/01, a été repoussée par EMERIGE une première fois au 8/02 car « le travail sur l’équilibre financier  n’a pas encore pu être finalisé et le sera dans les prochains jours ».

Elle a été  repoussée une deuxième fois  au 19/03 car  « EMERIGE et la Mairie de Paris ont déjà échangé sur l’équilibre financier mais un nouvel échange doit avoir lieu ».

Les négociations ont bien eu lieu. Elles ont duré plus longtemps que prévu. 

 

A quoi ont abouti ces négociations?

Comparaison des projets de la séance 3 à ceux présentés lors de la séance 4

 

  • La SDP est passée de 28 000 à 27 000 m2 (soit une diminution de seulement 3,57%)
  • L’emprise au sol, le pourcentage construit de la parcelle, la surface dédiée aux espace libres, la surface du jardin ouvert au public sont pratiquement identiques
  • le nombre de volumes (bâtiments) reste toujours à 12
  • le nombre moyen d’étages est passé de 7 à 6,8 ce qui correspond toujours, pour le le projet 3 qui semble le plus équilibré en ce qui concerne la hauteur et la répartition des étages, à des immeubles très élevés autour du jardin central côté sud et nord (8 étages vers le 34 rue de Picpus et 9 étages vers le 54).

Il n’y a donc aucune dé-densification significative des projets de la séance 3 donc aucune augmentation possible de leur végétalisation.

Déroulement de la réunion N°4 du 19/03/2021 (en présence d’ E.Grégoire et d’E. Pierre-Marie)

A aucun moment les représentants de la Mairie et d’EMERIGE n’ont évoqué les résultats précis de la négociation.

Ils n’ont pas non plus effectué la comparaison que nous venons de faire, comparaison qui aurait permis de montrer clairement que la négociation n’avait pas conduit à la dé-densification espérée.  

Si la SDP des projets de la séance 3 n’a pas diminué  de plus de 1 000 m² c’est probablement parce que les compensations financières n’ont pas été jugées suffisantes par EMERIGE (nous y reviendrons).

Au cours de cette séance, les 3 nouveaux projets ont par contre  toujours été comparés, non à ceux de la séance précédente, mais au projet initial du permis de construire qui avait 29 900 m² de SDP.

Cela a permis de masquer que la négociation n’avait pas abouti à faire diminuer de façon significative la dé-densification des projets présentés lors de la séance 3.

Les élus ont  beaucoup insisté sur la nécessité que le projet soit conforme à l’ancien PLU de 2 016

E.Grégoire, adjoint à l’urbanisme d’Anne Hidalgo, a ouvert la séance en donnant un satisfecit à EMERIGE. Il a indiqué que grâce à leurs efforts conjoints le projet avait pu beaucoup évoluer sur la base des ateliers de concertation. Il a insisté sur le fait qu’il  devait respecter le cadre du PLU de 2 016, reniant ainsi d’entrée de jeu ses déclarations publiques sur le futur PLU bioclimatique (voir plus bas).

E.Pierre-Marie, Maire du 12ème, s’est elle aussi déclarée satisfaite de l’issue des négociations avec le promoteur en indiquant que le compromis trouvé allait bien au-delà de ce que permettait le PLU de 2016, précisant également qu’il devait constituer le cadre légal du projet.

Elle a souligné l’implication de toutes et tous pour permettre de faire évoluer favorablement ce projet privé dans le sens de l’intérêt général. Elle a enfin considéré que les projets présentés pourraient continuer d’évoluer permettant ainsi aux habitants du quartier de «rêver et d’inventer».

N.Rouveau, adjoint à l’urbanisme du 12ème a brièvement confirmé les déclarations de la Maire.

 

M. Hardel, architecte d’EMERIGE, a présenté les plans. La comparaison effectuée a toujours fait référence au projet du permis retiré, la silhouette de ses immeubles étant matérialisée en surimpression sur les élévations (pour mémoire le nombre moyen d’étage n’est passé que de 7,8 à 6,8).

F.Bertrand d’EMERIGE a rappelé que la concertation avait permis de commencer à réfléchir avec le représentant de FNE (France Nature environnement) aux problèmes posés par la pollution éventuelle du terrain et les ICU (Ilots de Chaleur Urbaine).

Il a indiqué que le jardin central tout en n’étant pas rétrocédé à la Ville resterait accessible au public dans la journée et que le cheminement entre les rues de Picpus et de Reuilly était prévu. La représentante de Paris Habitat a alors précisé qu’il ne devait pas empiéter sur le jardin partagé du 107 rue de Reuilly.

 

Tous les représentants des habitants sont alors tombés d’accord pour souligner que les négociations n’avaient pas permis de suffisamment dé-densifier les projets  de la séance 3.

 

L’association des riverains du 42/50 rue de Picpus a indiqué que dans les nouveaux projets la densité et le nombre moyen d’étage n’avaient pas suffisamment baissé. Elle a interpellé E. Grégoire pour  lui demander comment il conciliait sa satisfaction concernant les projets présentés et son exigence  de respecter le PLU de 2 016 avec ses récentes déclarations publiques dans la presse (Journal du Dimanche du 28/02) et sur les réseaux sociaux (Twitts du 17/03).

Considérant que PLU bioclimatique  ne pourra s’appliquer qu’en 2 024 il y déclare en effet:

« D’ici là nous sommes résolus à mettre en oeuvre sans attendre nos priorités, chacun devra s’y conformer ». Il précise qu’il fera signer aux promoteurs « le pacte pour la construction parisienne » car « notre climat change, les attentes des Parisiens changent, il n’est plus question de bâtir la ville comme hier » et que l’un des dix commandements de ce pacte porte sur la priorité « de végétaliser et créer des îlots de fraîcheur ». Le pacte n’a pas de valeur juridique mais il devrait éviter aux promoteurs le risque « d’un projet encalminé » et les assurer « de l’aide et la bienveillance de la Mairie pour accélérer l’instruction des permis de construire ».

En guise de réponse E. Grégoire a insisté sur le fait qu’il s’était opposé à l’ancien projet  qui avait  maintenant évolué dans le bon sens, étant bien en de ça  de ce qui est permis par le PLU de 2016 (34 000 m2 de SDP).

Ce PLU étant toujours en vigueur le promoteur aurait été en droit de l’appliquer.

  • Pourquoi créer des règles et en faire la publicité si on est dans l’incapacité de les faire appliquer ?
  • Pourquoi, lors de la réunion 3, R. Bouigue s’est-il engagé au nom d’E. Grégoire à faire de-dédensifier le projet alors que ce dernier savait que la Mairie de Paris était ligotée par le PLU de 2 016 de M. Missika (ancien adjoint à l’urbanisme d’Anne Hidalgo) ?
  • Pourquoi ne pas avoir tout simplement reconnu que la Ville n’avait pas les fonds pour indemniser le promoteur du manque à gagner que représenterait pour lui une nouvelle diminution de la surface de plancher ?
  • On ne peut que regretter que les élus ne nous aient pas soutenu. Si nous pouvons comprendre la nécessité d’un compromis avec le promoteur nous ne pouvons toutefois pas admettre le double langage de la Mairie.

 

M. Cotterel des Conseils de quartier a indiqué qu’il ne voyait pas de différence entre les projets présentés et ceux de la séance 3, que les bâtiments restaient très hauts ce qui induirait un manque de soleil pour le jardin et aurait un impact sur la santé et l’environnement pour les habitants du quartier.

Il a insisté sur le fait que ce projet était un projet immobilier et non un projet d’urbanisme, les besoins d’équipement pour ce secteur en pleine mutation n’étant pas satisfaits.

Il a conclu en soulignant que le projet devait être révisé en appliquant dès maintenant le nouveau PLU donc que de nouvelles réunions de concertation étaient nécessaires.

M. Le Dantec de FNE s’est surtout attaché à revenir sur les effets sanitaires induits par ces projets dont la densité, seulement réduite à la marge, était encore très élevée dans le quartier le plus dense du 12ème (37 000 habitants/km²).

Il a indiqué qu’une telle densité ne permettait pas de lutter efficacement contre les IUC dans une zone comptant plusieurs établissements sanitaires et de nombreuses écoles, alors qu’actuellement le terrain du garage Renault correspondait déjà à une anomalie thermique de + 9°C du fait de son enchâssement  entre des immeubles en béton très élevés. Il a également précisé qu’il n’y aurait pas ventilation de cet ensemble en l’absence de brise thermique.

M. Costanzo, Président du Conseil Syndical du 54 rue de Picpus, après avoir fait les mêmes remarques que les intervenants précédents concernant la non dé-densification des projets présentés, a beaucoup insisté sur le fait qu’il n’arrivait pas à savoir, malgré ses demandes réitérées, où passerait le chemin permettant de relier les rues de Picpus et de Reuilly ce qui permettrait de supprimer la servitude de passage dans sa copropriété.

En effet, ce cheminement ne figure sur les plans que jusqu’à la limite du jardin du 107 rue de Reuilly.

La représentante de Paris Habitat ayant indiqué que le jardin partagé devrait être préservé M. Costanzo ne voyait pas où il pourrait passer ensuite.

Il lui a été répondu qu’il pourrait se situer latéralement à droite ou à gauche du jardin ce qui paraît difficile sans rogner sur ce jardin, du fait de l’étroitesse de la bande  de terrain qu’il occupe.

Conclusion de M. L. Dumas PDG d’EMERIGE

Ce dernier est longuement revenu sur les efforts consentis par son entreprise depuis octobre dernier pour faire évoluer le projet retiré qui était pourtant légal.

Il a rappelé que rien ne l’obligeait à entrer dans un processus de concertation et qu’il était dans son droit en appliquant le PLU de 2 016 (34 000 m² de SDP). Il a redit qu’il  considérait avoir dé-densifié le projet en le faisant passer successivement des  32 000 m² de départ aux 29 900 m² de la demande de permis puis aux

27 000 m2 des derniers projets ce qui correspond à une diminution de 5000 m².

Il a insisté sur le fait que l’usage de matériaux bioclimatiques était prévu, que les espaces libres seraient végétalisés par un paysagiste et que de nombreux points d’aménagement de détail étaient à finaliser.

Enfin M. L.Dumas a indiqué qu’il était normal que des concessions soient faites de part et d’autre lors d’une négociation et a fait part de sa déception de constater que le projet ne convenait pas aux représentants des habitants. Il a également laissé entendre  que ces derniers avaient fait preuve de beaucoup d’intransigeance (voire d’ingratitude) devant  les concessions importantes qu’il avait consenties.

Nous avons posé la question de savoir si la réunion de restitution publique prévue dans le processus de concertation aurait bien lieu, si le projet qui serait présenté ce jour là serait celui qui serait déposé lors de la demande de permis de construire et si il reprendrait bien l’essentiel des projets présentés ce jour.

C’est bien le cas.

En résumé

  • Rappelons que le Garage Renault a été acheté le terrain en 1 999 pour 35 millions de Francs

(5,5 millions d’€) et qu’EMERIGE a acheté ensuite le Garage par étapes par entre 2 015 et 2 017 (avant et après le changement de PLU qui est intervenu en 2 016).

  • C’est le PLU bétonneur de la Mairie de Paris datant de 2 016 qui a fait monter le prix du terrain en augmentant son degré de constructibilité, ce qui a permis au PDG d’EMERIGE d’obtenir une rentabilité certaine pour son projet de construction et de vendre son terrain 82,4 millions d’€ à EPFIF (société publique faisant du portage de terrains pour la région Ile de France).
  • Il semble donc que n’ayant pas obtenu le dédommagement financier de la part de la Mairie de Paris (et de l’EPFIF ?) qui aurait permis de réduire la densité de son projet il a refusé de descendre la SDP en dessous de 27 000 m².
  • Dumas est dans son rôle: il défend les intérêts financiers de son entreprise. Toutefois il ne peut pas nous reprocher d’être dans le nôtre qui est de défendre le cadre de vie des habitants du quartier.

Pour conclure

Nous avons eu devant nous des élus socialistes et écologistes qui professent la primauté de l’écologie sur le monde de l’argent et qui laissent le champ libre à un promoteur qui, pour des intérêts financiers, va bouleverser l’environnement de tout un quartier.

Et maintenant que faire ?

1) Nous attendrons la réunion de restitution

C’est lors de cette réunion, qui normalement devrait être publique, que nous aurons connaissance du projet définitif correspondant à la demande de permis de construire qui sera déposée ensuite pour instruction par les services de la Ville (nous n’avons guère d’espoir qu’il soit  très différent de ceux que nous venons de voir).

Nous vous tiendrons informés de sa date puis  de son issue et des actions éventuelles à mener à ce moment là.

2) Nous continuerons d’exercer des pressions sur  les Mairies du 12ème et de Paris pour qu’elles n’émettent pas un avis favorable à la délivrance du nouveau permis de construire

Nous allons utiliser dès maintenant tous les moyens de pression en notre pouvoir pour y arriver et pour cela nous avons besoin de la mobilisation de tous, en particulier lorsque nous serons amenés à organiser des actions pour augmenter à nouveau notre visibilité sur la voie publique (après le confinement ) et dans les médias.

  • Nous continuerons de dénoncer le double langage de la Mairie de Paris qui annonce verdir Paris alors qu’elle laisse un promoteur bétonner à tout-va dans notre quartier.

Nous ne manquerons pas de faire appel à vous et nous ne doutons pas que vous répondrez en nombre le moment venu.

Continuez à informer vos voisins et amis et sollicitez leur adhésion à l’association, car plus nous aurons d’adhérents plus nous serons forts. Si vous le pouvez réagissez sur les réseaux sociaux.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, n’oubliez de régler votre cotisation 2021 car dans un premier temps nous allons avoir besoin d’argent pour notre campagne de communication.

 

3) Nous allons consulter un avocat pour pour être prêts, en cas de délivrance du permis de construire, à ester en justice quand vous nous aurez mandaté pour le faire.

Pour l’instant il n’est pour nous question que nous renseigner sur le coût, la durée et les modalités d’une telle procédure.

Nous reviendrons vers vous pour vous communiquer les résultats de cette consultation et nous organiserons un vote pour décider  ensemble d’engager ou non  une procédure.

Nous  lutterons jusqu’au bout pour obtenir un projet moins dense, donc plus végétalisé.

MF SERU

Présidente de l’Association des riverains du 42/50 rue de Picpus

Troisième réunion de concertation 21/12/2020

Chères adhérentes, chers adhérents,

Cette réunion a eu lieu  le lundi  21/12 dernier.

Contrairement à ce qui s’était passé pour la réunion du 20/11, EMERIGE  a  communiqué à l’avance les plans de six  projets et  un tableau conçu par l’association (nous  avions demandé qu’il soit  complété pour pouvoir  comparer  facilement leurs caractéristiques chiffrées).

Voici les  les points essentiels que nous avons retenu de cette réunion.

 

Les six nouveaux projets proposés. 

Tous restent à une surface de plancher de 28 000 m2 (idem les quatre présentés le 20/11 et  celui de la demande de permis de construire retiré).

Dans le meilleur des cas le jardin central gagne 7 m en largeur mais les volumes construits restent à 13 (sauf pour un  projet qui n’en a que 12) ce qui correspond au même nombre de bâtiments (9) que le projet initial.

Le nombre moyen d’étages est compris entre 6,5 et 7,2 (projet initial 7,3): certains bâtiments  ont encore entre 8 et 11 étages. Les plus hauts atteignent  donc toujours 11 étages dans certains projets (projet initial 12 étages).

Il n’y a donc aucune réduction significative de la densité des projets présentés qui restent par ailleurs peu végétalisés  contrairement aux voeux exprimés par les riverains et les élus.

Il est à noter que sur la rue la halle Schweitzer et  la maison Marani sont conservées (sauf pour un projet qui ne garde pas cette dernière) et que la circulation douce entre la rue de Picpus et le 107 rue de Reuilly est prise en compte. Toutefois Paris Habitat a demandé  à étudier l’impact de la prolongation de ce tracé sur sa copropriété (ce dernier n’est pas encore précisé).

L’association a immédiatement fait remarquer qu’il n’était pas question pour elle de cautionner ces projets  ne modifiant qu’à la marge le projet initial, donc qu’il était inutile de rentrer dans l’étude détaillée de chacun d’entre eux comme cela était prévu.

Tous les participants (élus, représentants des Conseils de quartier, de France Nature Environnement, de la copropriété du 54 rue de Picpus) ont alors pris la parole pour soutenir cette position de façon ferme et unanime.

N. Rouveau et R. Bouigue, élus s’exprimant au nom de  Mme. E. Pierre Marie et de de M. E. Grégoire, ont en particulier clairement indiqué qu’une dé-densification aussi minime n’était pas acceptable.

Position d’EMERIGE

Son PDG, M. L. Dumas, a indiqué que ces projets correspondaient à la logique d’un équilibre financier .

Interpellé  par le représentant des conseils de quartier au sujet du montage financier initial, en particulier du prix d’achat jugé exorbitant (plus de 80 millions d’€) auquel EMERIGE avait vendu le terrain à l’ EPFIF, il a précisé que le prix estimé d’un terrain était fonction de sa constructibilité théorique, donc du  PLU mis en place sous l’ancienne mandature. Il a également fait remarquer  que la position de la Mairie de Paris semblait avoir évolué depuis sur le  sujet de la dédensification des terrains constructibles.

Il a enfin souligné que seules  des discussions  avec la Mairie de Paris permettraient de trouver un nouvel équilibre financier  conduisant à dédensifier le projet (nombre de logements à construire, hauteur des immeubles, taille du jardin…).

 

Perspectives d’avenir

Une réunion doit être prévue à cet effet à la mi-janvier à l’Hôtel de Ville de Paris.

Messieurs Dumas et Bouigue sont tombés d’accord pour convenir  que  de  nouvelles discussions  devaient s’engager entre EMERIGE et les services financiers de la Mairie de Paris pour trouver la juste mesure entre équilibre financier et acceptabilité du projet.

N. Dumas fera préparer pour cette réunion des scénarios possibles de dédensification, indiquera leurs coûts respectifs et c’est sur cette base que les discussions financières s’ engageront pour savoir quelle sera la hauteur des coûts  estimés et qui les prendra en charge.

Une réunion de concertation supplémentaire finale avec EMERIGE  est prévue fin janvier

Elle présentera aux  représentants des riverains le résultat des discussions et les projets qui pourront en découler…

Nous sommes plus que jamais conscients que l’avenir de la parcelle du garage Renault va dépendre de discussions entre financiers.

Nous comptons donc sur  les élus afin que leurs engagements, qu’ils ont  affirmés dernièrement de façon très claire, se concrétisent lors de ces discussions afin que ce ne soient pas les habitants du quartier et leur bien être au quotidien qui jouent la variable d’ajustement d’intérêts financiers privés.

Ce serait très difficilement acceptable, en particulier de la part d’une majorité municipale qui met en avant ses convictions socialistes et écologiques.

Nous avons joué le jeu  et pensons avoir fait la preuve d’une attitude constructive lors des réunions de concertation , mais Il va de soi que si fin janvier nous constatons que nos demandes n’ont pas abouti à un compromis acceptable, nous continuerons notre combat par les moyens que permet la loi.

MF SERU

Présidente de l’association des riverains des 42/50 rue de Picpus

Deuxième réunion de concertation 20/11/2020

Chères adhérentes, chers adhérents,

La deuxième réunion de concertation a eu lieu le vendredi 20/11 dernier.
Vous trouverez ci-dessous le message que nous venons de faire parvenir à E. Pierre Marie et E. Grégoire.
Vous pourrez ainsi vous rendre compte de ce qui s’est passé lors de la réunion et des suites que nous y avons apportées.

Vous pouvez compter sur nous pour continuer de défendre jusqu’au bout les intérêts des habitants du quartier.

MF SERU

Madame La Maire du 12ème, Monsieur Premier Adjoint et à l’urbanisme de la Mairie de Paris,

Vous avez certainement été mis au courant par vos collaborateurs de la façon dont se sont déroulées les réunions des 30/10 et 20/11 derniers.

Nous sommes en train de préparer celle du 11/12 et sommes soucieux de faire notre maximum pour que, lors de cette réunion qui sera la dernière, les objectifs de  dédensification et de végétalisation de cette parcelle  que nous défendons depuis plus d’un an soient réellement pris en compte et pas seulement à la marge. Ceci suppose une diminution du nombre d’immeubles et de leur hauteur (6 étages maximum).

Pourtant pour l’instant, si le problème de la dédensification a été évoqué,  il n’a pas été traité de façon concrète puisque le facteur qui la conditionne (le nombre de logements) n’a pas encore été défini. En effet l’ordre du jour prévu pour les trois réunions renvoie à celle du 11/12 l’étude de la volumétrie du projet, les deux premières ayant seulement abordé les invariants de ce dernier et le contexte de leur mise en place.

Nous ne doutons pas que nos objectifs soient également les vôtres puisque que vous vous êtes engagés à les respecter à la fois par les documents  que vous avez fait parvenir à l’association avant le second tour et par l’accord de mandature qui a été signé par EELV Paris 12 et Paris en Commun.

 

C’est pourquoi nous vous sollicitons  pour obtenir une réponse  de votre part sur les points suivants.

1) Serez-vous présents lors de la réunion du 11/12 pour défendre à nos côtés la dédensification du projet?

En effet lors des deux premières séances N. Rouveau a été très effacé. Il  s’est contenté  d’énoncer des généralités et n’a fait aucune proposition concrète pour aller dans ce sens.

2) Si c’est le cas quelles seront vos propositions pour l’obtenir, en particulier quelles seront vos exigences en terme de nombre de logements?

On vous a sûrement communiqué les premières esquisses préparées par les architectes pour la deuxième réunion.

Vous avez certainement constaté que, si certains plots ont disparu et certaines hauteurs diminué, on reste sur un ensemble très dense puisqu’il  n’y a eu, par rapport au projet retiré, qu’une diminution de 2000 m2 de la surface de plancher qui dans les quatre exemples reste fixée à 28 000m2.

Interrogé sur cette constante Monsieur L. Dumas a reconnu que la mairie avait demandé de diminuer encore plus cette surface. Ceci est possible même avec le PLU actuel puisque ce dernier ne fixe que le pourcentage de logements par rapport à ce qui est construit (60%) et le pourcentage de logements sociaux par rapport à l’ensemble des logements construits (60%). Il n’est par contre pas contraignant en terme de surface à construire par rapport à la surface totale du terrain.

Nous devons donc savoir pour pouvoir travailler lors de la prochaine séance quel sera le nombre total de logements, le nombre de logements sociaux, la surface allouée aux commerces, bureaux et équipements  collectifs.

Nous retombons donc sur une décision politique . C’est à vous (et à Paris Habitat) qu’il revient d’anticiper la mise place du futur PLU bioclimatique en diminuant votre exigence en terme le nombre de logements et d’indiquer au promoteur que si l’ancien PLU est juridiquement valable ce n’est pas pour cela qu’en cette période de transition il est éthiquement acceptable . Nous sommes sûrs que vous en avez les moyens si vous en avez la réelle volonté politique.

3) Appuierez-vous nos demandes concernant la halle Schweitzer et la maison Marani?

Lors des deux premières séances nous avons fait valoir que la présence de ces deux édifices considérés au  départ comme des invariants ne se justifiait pas. En effet leur suppression permettrait de libérer entre le 36 et le 50 rue de Picpus une bande de terrain parallèle à la rue donc d’étaler sur une surface plus grande les constructions prévues, ce qui permettrait de diminuer la hauteur de l’ensemble des immeubles donc de la densité du projet ce que l’architecte a d’ailleurs matérialisé en séance en rouge sur le plan de masse de l’un des projets.

Nous faisons remarquer par ailleurs que ces deux édifices sont construits sur des parcelles non concernées par le PLU 60/60.

Halle Schweitzer 

Lors de la première séance les participants, à l’exception de Monsieur M.Hardel-Lebihan -architecte- qui a été plus prudent, ont reconnu que cette structure métallique qui avait été supprimée dans le premier projet EMERIGE ne présentait pas d’intérêt architectural évident.

Monsieur R. Bouigue avait alors rappelé que c’était suite à la demande de la fille du constructeur  auprès de Madame Baratti Elbaz que cette halle était réapparue dans le deuxième projet. N’étant pas non plus attaché à sa présence, il a précisé qu’une solution possible pour la préserver serait de la remonter dans un autre lieu car ce serait à sa conservation plus qu’à sa présence sur place que tenait cette dame.

Lors de la deuxième séance, constatant la densité encore très forte des différentes solutions proposées, nous sommes revenus sur cette proposition. Monsieur L. Dumas   a alors indiqué que cette structure était innovante en terme de construction métallique et que la fille du constructeur avait menacé de contester le permis de construire en invoquant le respect du droit moral si elle n’était pas conservée. Par contre le déplacement de cette structure semblait pour lui toujours possible.

Pour nous, si cette halle a un intérêt architectural, il serait intéressant de la remonter dans autre lieu pour mieux la mettre en valeur.

Ce n’était pas le cas jusqu’à présent puisqu’elle servait de support à un hall d’exposition de voitures, et ce ne le serait pas à l’avenir si elle était située sous un immeuble de bureaux comme dans le projet.

Un compromis acceptable devrait être cherché rapidement dans ce sens avec votre appui et celui d’EMERIGE.

C’est pourquoi nous proposons:

      • de remonter cette structure dans un lieu du 12ème ou elle aurait une meilleure visibilité
      • de lui attribuer une fonctionnalité valorisante par exemple lieu d’exposition culturel ( nous savons que M.L.Dumas est sensible à cette problématique) ou tiers-lieu à vocation sociale.

Maison Marani

C’est lors de la deuxième séance que  nous avons souligné que son maintien ne nous paraissait pas pertinent.

En effet cet ancien petit pavillon d’un étage de l’entre deux guerres jouxtant l’ancêtre du garage Renault  (voir en bas à droite de la photo ci-jointe) doit son aspect actuel à une reconstruction moderne et à un rehaussement beaucoup plus récents. Le bâtiment actuel n’a donc rien à voir avec celui d’origine. Il n’a pour nous aucun intérêt architectural et n’apparaît d’ailleurs pas sur la carte cadastrale  de Paris comme un bâtiment remarquable protégé.

Monsieur R.Bouigue est intervenu pour aller à nouveau dans notre sens et s’est engagé en tant qu’adjoint à l’architecture de la mairie du 12ème à interroger les services compétents à ce sujet.

Dans le projet cette maison doit être transformée en tiers-lieu à destination des étudiants et habitants. On pourrait avantageusement construire à sa place un immeuble comportant des logements pour les étudiants de La Sorbonne Nouvelle et une plate-forme de co-woorking moderne et fonctionnelle ainsi que des commerces de proximité en rez-de-chaussée.

En tout état de cause, nous comptons sur vous pour nous soutenir afin que l’intérêt des habitants actuels du quartier prévale sur celui lié à la mémoire de deux défunts.

Lors  de ces réunions, nous avons eu le souci constant de faire preuve d’un esprit de conciliation et avons fait des propositions précises pour essayer de faire avancer les choses.

C’est donc avec intérêt que nous espérons prendre connaissance des vôtres lors de la dernière séance de concertation.

Toutefois, si à l’issue cette dernière nous n’avons pas obtenu des avancées significatives, nous mettrons en œuvre toutes dispositions prévues par le droit pour que les intérêts des habitants du quartier soient préservés. Nous serons en particulier très vigilants en  ce qui concerne l’îlot de chaleur urbaine qui pourrait exister si un projet anormalement dense voyait le jour sur cette parcelle située dans un arrondissement dont la densité est déjà supérieure à la moyenne parisienne.

Nous vous remercions d’avoir pris connaissance de notre demande (la formulation est un peu longue mais l’écrit permet de développer un argumentaire, ce qui n’est pas possible en séance) et comptons sur votre appui pour faire aboutir ce dossier dans l’intérêt de tous.

MF SERU

Présidente de l’association du 42/40 rue de Picpus

Première réunion de concertation 30/09/2020

Chères adhérentes, chers adhérents,

Les réunions de concertation avec EMERIGE dont le principe avait été arrêté lors de la réunion à la Mairie du 30/09/2020 dernier ont débuté.

Du fait du confinement la première des trois réunions prévues avant Noël n’a pu avoir lieu en présentiel mais s’est déroulée en visioconférence  vendredi dernier.

C’est EMERIGE et non la Mairie qui a planifié cette réunion (lien zoom, ordre  du jour, personnes conviées). 

L’ordre du jour était le suivant:

    1. Méthodologie de travail et planning des réunions de concertation
    2. Présentation des règles d’urbanisme , application du projet
    3. Invariants  du projet du projet et attendus de la concertation
    4. Ambitions environnementales du projet

 

Une dizaine de personnes ont assisté à cette réunion dont:

Pour EMERIGE résidentiel:  Messieurs F. BERTRAND DG, J. MILINAIRE directeur opérationnel qui étaient accompagnés de plusieurs architectes  et de Monsieur X.HURBIN  qui a animé la séance.

Deux élus de la Mairie du 12ème: Messieurs R. BOUIGUE premier adjoint et N. ROUVEAU adjoint à l’urbanisme et conseiller du quartier Nation/Picpus

(Monsieur E. GRÉGOIRE de la Mairie de Paris étant excusé).

Deux membres de l’ancien conseil de quartier Nation/Picpus: Messieurs FX. COTTEREL et B.LORINQUER.

L’association du 42/50 rue de Picpus était représentée par sa présidente qui était accompagnée par trois membres du bureau élargi.

 

Le but de cette première  réunion qui a duré deux heures et demie n’était pas de rentrer dans le détail de l’élaboration d’un nouveau projet mais de cadrer les méthodes de travail et les grands objectifs auxquels il devrait répondre.

Elle s’est déroulée dans un climat de bon aloi, la parole des intervenants  ayant été sollicitée et recueillie dans un esprit de respect mutuel, même si certaines divergences sont apparues.

Nous verrons lors du déroulement des deux prochaines réunions si, en particulier,  nos interventions ont été bien comprises et surtout prises en compte.

 

Nous avons pour l’essentiel retenu ce qui suit.

 

1) Méthodologie de travail et planning des réunions de concertation

Le principe de continuer les réunions en visioconférence selon les mêmes modalités a été confirmé. Les deux prochaines réunions auront lieu les 20/11 et 11/12.

Elles porteront respectivement sur les points suivants:

Espaces publics, circulations douces, programmation des constructions

Volumétrie/dédensification, espaces verts et de pleine terre.

 

2) Présentation des règles d’urbanisme applicables au projet

Des schémas explicatifs ont permis à EMERIGE de rappeler quelles sont ces règles Nous n’avons rien appris que nous ne sachions déjà: c’est bien le PLU révisé en 2016, pourtant considéré comme obsolète par l’actuelle majorité municipale,  qui est applicable juridiquement. Toute modification en faveur d’une plus faible densification ne pourra être obtenue que par la négociation voire des pressions politiques.

 

3)  Invariants du projet et attentes de la concertation

Les deux documents ci-dessous préparés par EMERIGE résument les points essentiels abordés.

Concernant ces deux points l’association a fait remarquer trois choses:

  • nous demandons en priorité une  dédensification et une vėgétalisation du projet ce qui conduit obligatoirement à diminuer la hauteur des immeubles, à augmenter les espaces végétalisés et dans l’idéal à créer un jardin public ou au minimum un jardin ouvert au public afin de créer une zone  de fraîcheur et de lutter contre les īlots de chaleur urbaine dans ce quartier très dense.
  • nous avons indiqué  que la halle  Schweitzer (structure métallique située au dessus des pompes à essence) ne présentait pour nous aucun intérêt architectural et que sa disparition serait la bienvenue si elle permettait de dédensifier le projet et d’augmenter les espaces verts.

Ceci d’autant plus que sa conservation résulte d’une décision unilatérale qui a privilégié des intérêts particuliers  (demande obtenue par la fille  de l’architecte lors de la mandature précédente). Les élus du 12ème interpelés à ce sujet ont rejeté la décision de conserver cette structure sur la précédente Maire mais  n’ont pas paru exiger le maintien de la halle.

  • nous avons souligné que le nouveau projet devrait  mieux prendre en considération son intégration dans le quartier en tenant compte de ses besoins en terme de commerces de proximité d’équipements sportifs et culturels en particulier en liaison avec La Sorbonne nouvelle.

Le problème de la voie reliant la rue de Reuilly et la rue de Picpus sera traité lors de la prochaine séance.

Le représentant du conseil de quartier, après avoir longuement  regretté l’absence de concertation jusqu’alors a développé les mêmes grands axes  en insistant en particulier sur les équipements collectifs en liaison avec le quartier.

N.ROUVEAU  a également repris les mêmes points tout en restant dans les généralités, en  particulier en ce qui concerne la végétalisation et la dédensification du projet. Il n’a en particulier pas indiqué quelles étaient les demandes précises de la ville.

L’association a alors jugé nécessaire, pour obtenir plus de précisions, de l’interpeller sur la façon dont il entendait respecter les engagements du contrat de mandature qu’EELV Paris 12 a signé avec Paris en commun avant le 2ème tour des élections municipales. Celui a répondu qu’il avait déjà dit qu’il ne s’agissait pas d’engagements mais d’objectifs et que ces derniers ne concernaient pas cette parcelle en particulier mais tout Paris.

Nous sommes alors intervenus pour lire les points  suivants de cet accord :

lire la totalité de l’accord

Sur le projet  du 42/50 rue de Picpus 

Les signataires s’engagent à respecter leurs réponses officielles adressées aux associations les ayant interpellées et sont d’accord pour mener une véritable concertation… ladite concertation comprendra notamment…

la réduction du nombre et de la hauteur des constructions afin de ne pas surdensifier le quartier…

les modalités d’ouverture du jardin de Picpus sur le quartier et les constructions éventuelles de petite hauteur (6 étages maximum)… »

Après notre intervention aucun des deux  élus du 12ème n’a repris la parole.

4)  Ambitions environnementales du projet

Nous avons retenu les principaux points suivants présentés par EMERIGE :

48% des façades en pierre massive, planchers en bois, utilisation de matériaux biosourcés, de panneaux photovoltaïques , toitures végétalisées. Les constructions répondraient aux labels et certifications environnementaux.

En ce qui concerne les normes de dépollution exigées par l’ARS (hydrocarbures du sol, amiante éventuellement présente dans les bâtiments), un dialogue s’est engagé entre EMERIGE et le représentant de notre bureau spécialisé  dans l’urbanisme et la santé environnementale.

Le temps imparti pour la réunion étant dépassé il a été convenu que ce problème serait abordé lors d’une réunion spécifique (EMERIGE/Notre représentant).

Pour résumer  voici nos impressions au terme de cette première réunion qui s’est certes globalement bien passée.

Toutefois il apparaît qu’EMERIGE s’est pour l’instant contenté de recueillir les desiderata des parties en présence sans rien dévoiler de ses intentions dont on sait qu’elles seront essentiellement guidées par des contraintes financières.

Si l’on pouvait concevoir que cette première séance soit une prise de contact pour cerner les grandes lignes des exigences de chacun il sera indispensable de rentrer dans le détail des propositions d’EMERIGE lors des prochaines séances ce que normalement  les thèmes abordés devraient permettre.

Par ailleurs les riverains ont clairement exprimés leurs demandes mais en revanche  les élus ont été particulièrement en retrait et n’ont à aucun moment formulé quels étaient « leurs attendus » lors de cette concertation, c’est à dire ce qu’ils allaient exiger en terme de nombre de logements et d’application du PLU ce qui au mieux est étonnant et au pire cache une volonté de dissimulation.

 

Lors de la prochaine réunion nous devrons  en préambule nous assurer que les demandes que nous avons formulées ont bien été prises en compte pour faire déjà évoluer le projet et que ce sera le cas après chaque séance.

En effet il ne saurait être question pour nous que ces réunions se transforment en séances d’enregistrements de nos demandes et que l’on arrive au terme de la concertation sans connaître les intentions de la ville ni celles d’EMERIGE et que l’on ne découvre le nouveau projet que lors de la séance publique de restitution prévue au premier trimestre 2021.

 

Comptez sur nous pour être vigilants et continuer à défendre les intérêts des habitants du quartier.

 

MF Séru

Présidente de l’association du 42/50 rue de Picpus

réunion publique organisée à la Mairie du 12ème le 30/09/2020 à 19h

Chères adhérentes, chers adhérents,

Nous avons assisté le 30/09/2020 à 19h à la réunion publique organisée à la Mairie du 12ème par Madame E. Pierre-Marie, Maire de l’arrondissement, les participants étant invités à « entamer la redéfinition du projet du 42/48 rue de Picpus ».

A la tribune avaient pris place, outre Madame La Maire, des représentants de l’équipe municipale dont Monsieur R. Bouigue premier adjoint  en charge de l’architecture et du patrimoine et Monsieur N. Rouveau adjoint en charge de l’urbanisme durable et de la ville résiliente et du quartier Nation/Picpus.

Etaient également présents Monsieur E. Grégoire premier adjoint à la Maire de Paris en charge de l’urbanisme ainsi que Madame L. Avia député de l’arrondissement.

Enfin EMERIGE était représenté par son PDG  Monsieur L. Dumas qui était accompagné de Monsieur F. Bertrand DG, de Monsieur M. Hardel du cabinet d’architectes Hardel Le Bihan et de plusieurs autres collaborateurs de l’entreprise.

Une centaine de personnes seulement a pu assister à la réunion du fait des contraintes sanitaires actuelles : celles qui, comme cela avait été prévu, s’étaient inscrites au préalable. Certaines personnes, non inscrites, en surnombre ou redoutant la contagion, n’ont pu être présentes, ce qui atteste de l’intérêt porté par les habitants du quartier à cette réunion.

Madame La Maire a pris la parole en premier.

Après avoir remercié les personnes présentes à la tribune, elle a insisté sur les contacts préalables qui avaient permis à cette réunion de se tenir dans un esprit d’ouverture, ceux avec EMERIGE dont le PDG s’est déplacé en personne et ceux avec l’Association des riverains du 42/50 rue de Picpus (cf notre rencontre avec la maire du 22/09/2020).

Elle a ensuite développé les axes suivants :
  • la ville doit s’adapter à l’urgence climatique (végétalisation, jardins en pleine terre),
  • le projet doit être dédensifié,
  • l’urgence démocratique doit conduire à repenser les choses en commun
  • le projet EMERIGE est conforme au droit mais le fait d’avoir retiré le permis est un gage de bonne volonté ; le savoir faire de l’entreprise doit permettre de reconstruire ensemble quelque chose dont les familles (qui doivent pouvoir se loger), les étudiants (liaison avec l’université) et les riverains (sensibles à leur cadre de vie) doivent pouvoir bénéficier,
  • nécessité de reconsidérer les jardins comme des espaces publics de respiration et de circulation
  • un passage entre la rue de Reuilly et la rue de Picpus doit être pris en compte.

Madame La Maire a conclu à la nécessité de repenser ensemble un écoquartier s’inscrivant dans le PLU bioclimatique.

Monsieur E. Grégoire après avoir repris à son compte les concepts précédents a ensuite précisé :

  • que pour lui il n’avait jamais été question que le permis de construire puisse être délivré en l’état,
  • qu’une concertation, en liaison avec les associations représentatives était nécessaire, cette dernière devant prendre en compte un certain nombre « d’invariants » et aboutir  à des ajustements.

Devant se rendre à une réunion en liaison avec les dispositifs sanitaires à prendre pour Paris, M. Grégoire a  quitté la séance après son intervention.

 

Monsieur L. Dumas a ensuite pris la parole.

Il a indiqué en préambule que c’était dans un souci d’apaisement que le permis de construire avait été retiré.  Il a reconnu que de ne pas avoir mis en place des réunions de concertation avec les habitants avant le dépôt de la demande de permis de construire avait été  une erreur, mais qu’il n’avait jamais reçu de demande dans ce sens de la part de l’ancienne équipe municipale (Madame Baratti-Elbaz, ancienne maire du 12ème et Monsieur Missika, ancien adjoint à la Maire de Paris chargé de l’urbanisme).

  1. Dumas a alors convenu que maintenant un « nouveau process » allait débuter.

Il a ensuite retracé l’historique du projet.

S’appuyant sur un diaporama il a retracé les différentes étapes qui depuis 2015 avaient conduit au dépôt de la demande de permis en juin 2019. Nous en connaissions les grandes lignes puisqu’elles nous avaient déjà été indiquées par M. Bertrand lors de la réunion que nous avions eue avec EMERIGE le 17/09/2019 et  que nous possédions déjà à l’époque les documents correspondant aux déclarations préalables de novembre 2018 et de mai 2019 ( voir notre compte-rendu du 19/09/2019 dont une copie  avait été adressée aux  Maires du 12ème et  de Paris).

  1. Dumas a rappelé que le projet initial répondait au cahier des charges fourni par la Ville, qu’il était conforme au PLU et avait été sélectionné à l’issue d’un concours d’architecte (M. Missika faisait partie du jury). Ce projet a ensuite été modifié pour tenir compte des remarques formulées par la Ville (création d’une crèche, d’une salle de sport, d’espaces de bureaux et de co-working, de commerces, d’une placette sur la rue et accès au public de la cour végétalisée située entre les immeubles…) lors d’au moins quatre ateliers avec celle-ci. Nous vous avions communiqué lors de l’AGO de  l’association du 1/10/2019 les descriptifs et les plans détaillés des projets de novembre 2018 et  de mai 2019.

En s’appuyant sur une série de schémas M. Dumas a alors expliqué que les modifications successivement apportées à ce qu’aurait permis la stricte application du PLU avaient déjà conduit à réduire la surface des bâtiments au profit des espaces végétalisés en pleine terre.

Le projet de la demande déposée puis retirée répond donc pour M. Dumas à des normes qui sont bien inférieures à celles autorisées par le PLU.

 

Monsieur M. Hardel, architecte, à ensuite reprécisé à partir de plans de masse et de vues cavalières les caractéristiques et les modifications précises intervenues entre les projets de novembre 2018 et de mai 2019.

 

La parole est ensuite donnée à Madame M.F. Séru, présidente de l’Association des riverains du 42/50 rue de Picpus.

Cette dernière a tout d’abord rappelé que l’association compte 345 adhérents dont la moitié ne sont pas des riverains directs de la parcelle mais des habitants du quartier Picpus/Nation. En effet ses statuts stipulent que son objet n’est pas seulement la défense des seuls riverains mais aussi la protection de l’environnement et du cadre de vie des habitants du quartier.

Après avoir remercié Madame la Maire d’avoir fait le nécessaire pour que, pour la première fois, toutes les les parties concernées par le projet puissent enfin se retrouver, elle a fait part de la satisfaction de l’association de constater que les intervenants de la mairie rejoignent enfin les axes de son combat : le projet de la demande de permis est totalement inadapté aux données du réchauffement climatique et des pandémies actuelles. Il mérite donc d’être complément remis à plat. Dans cette optique, le fait qu’EMERIGE ait retiré sa demande constitue un premier pas et atteste de sa part d’une volonté d’ouverture.

Elle a toutefois fait remarquer que l’association ne pouvait que regretter le silence, les tergiversations et l’opacité qui ont prévalu dans le traitement de ce dossier par l’ancienne équipe municipale. En effet en dehors des informations fournies lors de la réunion du 17/09/2019 avec EMERIGE, tous les documents en la possession de l’association ont été réunis par ses soins et seuls plus de six mois de combat acharné et l’opportunité des élections municipales lui ont permis d’obtenir in extremis des éclaircissements et des engagements précis de la part du candidat de Paris en commun quant à l’avenir de la parcelle .

Ayant pris connaissances des différentes déclarations d’intention de la nouvelle majorité municipale et de la position d’EMERIGE, Mme Séru a  recentré  le débat en posant quatre questions concrètes ayant une cohérence logique et a demandé à ses interlocuteurs d’y répondre successivement pour que la salle ait eu connaissance de la globalité des réponses avant que la discussion ne s’engage avec elle.

  • La question 1 a porté sur le PLU
  1. Grégoire ayant déclaré dans un tweet du 26/09 « le PLU est obsolète » cela signifie-t-il que le PLU actuel n’est plus applicable ? Quelles seront alors les règles d’urbanisme pour le nouveau projet puisque le nouveau PLU bioclimatique ne verra le jour que dans deux à trois ans ?
  2. Grégoire n’étant plus là c’est Madame La Maire qui a répondu. Ce sera le PLU actuel. M. Dumas a confirmé que ce faisant il serait dans son droit et a fait à nouveau remarquer que déjà dans l’ancien projet ce PLU était appliqué en deçà de ce qui était autorisé.

Mme. Séru a alors souligné  la totale incohérence entre les vœux concernant les nécessités bioclimatiques et l’application d’un PLU reconnu comme obsolète.

 

  • La question 2 a porté sur la conception du nouveau projet et son insertion dans le quartier

Va-t-il s’agir d’une totale remise à plat de l’ancien projet ou bien ce dernier sera-t-il seulement modifié à la marge ? Pour l’association le projet devra être totalement repensé pour  permettre cette fois-ci de tenir compte à la fois des contraintes  climatiques et sanitaires actuelles, mais aussi des mutations que va connaître le quartier du fait de l’ouverture de la Sorbonne Nouvelle (7000 étudiants/j) et de l’ancienne tour ONF (transformée en bureaux?), ce qui conduira à de nouveaux flux de population  dans un quartier manquant cruellement de commerces et d’espaces végétalisés.

Le principe de la remise à plat du projet semble acquise pour  M. Dumas. Ce dernier  a fait remarquer que le Président de la Sorbonne Nouvelle avait été consulté, ce qui avait conduit à insérer dans le projet la salle sport et la maison des associations.

En réponse à une question de la salle s’inquiétant de l’endroit où les étudiants pourraient se tenir après ou entre les cours, Madame La Maire a indiqué que des espaces (bibliothèque, cafeteria …) étaient prévus dans l’enceinte de la faculté. Cette dernière a précisé, suite à une autre question de la salle, qu’une ouverture partielle aurait lieu en janvier (école d’interprétariat) mais que la rentrée définitive n’était prévue que pour septembre 2021.

Mme. Séru s’est étonnée que dans l’ancien projet aucun espace à l’air libre et végétalisé n’ait été prévu pour les étudiants, le bâtiment qui leur est destiné étant totalement minéral (mais sans doute cela ne faisait-il pas partie du cahier des charges de l’ancienne municipalité).

  • La question 3 a porté sur les caractéristiques auxquelles devrait répondre le nouveau projet

Mme. Séru a demandé à M. Dumas comment EMERIGE allait faire passer dans le concret ses bonnes intentions théoriques (cf ses derniers  tweets  « …les derniers mois ont bouleversé le rapport à l’habitat en faisant naître un besoin important de reconnexion avec la nature …») et ne plus construire comme on le faisait dans les années 80. D’où la nécessité de concevoir un projet moins dense et plus végétalisé, ce qui devrait conduire à diminuer le nombre et la hauteur des immeubles.  Ce concept est d’ailleurs celui du SCOT  (schéma de cohérence territorial) qui prévoit pour tout nouveau projet immobilier une proportion de 50 à 60 % de pleine terre végétalisée. Il devrait être normalement voté à l’automne. Elle a insisté en revenant sur une diapositive de l’ancien projet sur le fait que l’essentiel des espaces en pleine terre n’étaient pas accessibles au public.

  1. Dumas a indiqué que les modalités de la dédensification pourraient être discutées mais qu’EMERIGE était contraint par des exigences financières et qu’il faudrait donc de ce fait arbitrer entre la hauteur des immeubles et la surface des jardins.

Mme Séru a répondu que ce raisonnement ne valait que si le nombre de logements restait le même.

Toutefois pour l’association si l’esprit de concertation est nécessaire il est indispensable de ne pas sacrifier aux exigences économiques celles concernant l’équilibre écologique et la qualité de vie des habitants du quartier et des nouveaux habitants (dont ceux des logements sociaux).

  • La question 4 a porté sur les modalité de la concertation

Mme. Séru a demandé que soient précisés dès maintenant les points suivants : comment, avec qui et selon quel calendrier cette concertation va-t-telle avoir lieu ? Il n’est en effet plus question que ce qui s’est passé précédemment se reproduise et que les habitants soient simplement réunis pour information le jour où le nouveau projet sera pratiquement bouclé. Il est donc indispensable que leurs associations représentatives soient associées aux différentes étapes de l’élaboration de ce projet.

  1. Dumas a confirmé que ces modalités étaient acquises et qu’il prévoyait une à deux réunions de travail par mois jusqu’à la fin de l’année selon un calendrier à définir.

En conclusion  Mme. Séru a indiqué qu’elle espérait que l’esprit de concertation permettrait de trouver les mesures exceptionnelles qui devraient voir le jour pour que le nouveau projet puisse tenir compte des conditions exceptionnelles que nous sommes en train de vivre ou devrons vivre à l’avenir.

 

Monsieur R. Bouigue a ensuite pris la parole.

Il a tenu à revenir sur les conditions dans lesquelles l’ancien projet avait été élaboré et sur l’absence de  concertation qui aurait prévalu pendant cette période. Il a indiqué qu’il n’avait eu de cesse d’essayer de  faire passer auprès des décideurs (dont M. Missika et M. Dumas) l’idée qu’une concertation avec les habitants était nécessaire (en particulier en novembre 2019 et janvier 2020) car le projet déposé  faisait l’objet d’une forte contestation de la part des habitants . Il a conclu en disant que pour lui sans acceptabilité de leur part il ne pourrait y avoir de nouveau projet.

La séance a été levée comme prévu à 21h.

Nous espérons que ce compte-rendu (un peu long) permettra à ceux d’entre vous qui n’ont pu assister à cette réunion  de s’en faire une idée, même s’il n’est pas exhaustif. Nous avons essayé de le rendre aussi  fidèle et impartial que possible, même si cette qualité ne pourrait être obtenue que par un verbatim de la séance.

Il nous a semblé que chacun des intervenants a pu s’exprimer dans de bonnes conditions d’écoute et de respect mutuel et nous espérons avoir défendu au mieux les positions de l’association.

Nous avons toutefois regretté que le temps imparti  du fait  des  conditions sanitaires n’ait pas permis à la discussion avec la salle d’avoir lieu.

Perspectives d’avenir et conclusion.

Il nous paraît acquis que les conditions d’opacité et « d’entre-soi » qui ont prévalu dans l’élaboration de l’ancien projet ne pourront plus prévaloir. Qui est responsable de cet ancien état de fait ? Nous ne le saurons jamais car chacun se renvoie la balle.

Il apparaît également que notre association est reconnue comme représentative et légitime pour participer aux réunions de concertation en vue de l’élaboration d’un nouveu projet et que ces réunions sont actées. Nous devons toutefois rester extrêmement vigilants sur les deux points suivants qui conditionnent tout le reste.

 

Premier point : le PLU

C’est le nœud du problème. En effet le promoteur est juridiquement en droit d’appliquer l’ancien PLU tant que le nouveau n’a pas été voté, mais la façon de l’appliquer sera le résultat de négociations voire de rapports de force politique (le  PLU est le même pour tout Paris mais il n’est pas appliqué de la même façon partout à Paris).

 

Deuxième point : le nombre de logements

On ne pourra dédensifier les constructions (diminution de leur nombre et de leur hauteur ) et augmenter la végétalisation, que si le nombre de mètres carrés de logements diminue. Or la décision concernant ce nombre dépendra du nombre de logements réclamés par la mairie (du 12ème ou de Paris?) et il s’agit là d’une décision politique. Qu’est-ce qui va prévaloir : le social, l’écologie, ou un bon équilibre entre les deux dans le respect des populations qui occupent un logement social et ne méritent pas d’être entassées dans des conditions de vie à l’origine de problèmes connus de tous ?

 

En tout état de cause nous allons continuer de défendre nos positions, comme nous l’avons toujours fait  c’est à dire avec acharnement, mais en respectant une totale neutralité politique, ce qui nous a permis de pouvoir continuer de parler avec tous, même si nous avions des désaccords avec certains.

Si à l’issue du processus de concertation prévu nous n’étions pas parvenus à un consensus et si un nouveau permis de construire était délivré pour un projet copie conforme à quelques détails près du précédent (donc en accord avec un PLU considéré par tous comme obsolète), nous nous réserverons bien sûr le droit de mettre en oeuvre tous les recours que permet la loi… en attendant le nouveau PLU bioclimatique.

 

Continuez à faire connaître notre association autour de vous et à y faire adhérer.

N’oubliez pas, si vous ne l’avez déjà fait, de renouveler votre adhésion en payant votre cotisation pour l’année 2020, car plus que jamais l’argent est le nerf d’une  guerre qui nous l’espérons n’aura pas lieu, mais à laquelle nous devons être préparés.

 

Bien à vous

 

M.F. Séru

Présidente de l’association