Un entretien aussi décevant que prévisible avec E. Grégoire

Suite à notre rencontre improvisée sur le trottoir de mardi dernier, M. Emmanuel Grégoire nous a accordé un rendez-vous qui a eu lieu hier après-midi dans un café de la place de La Nation. Y assistaient Mme Mirovitch, M. Gasturi et moi-même.

D’entrée de jeu,  M. Grégoire s’est attaché à nous faire remarquer que nous nous positionnons en tant qu’opposants politiques puisque nous avions manifesté le 17 novembre dernier en compagnie de partis qui représentent d’autres listes que la sienne aux municipales. Il a ainsi montré  qu’il n’avait pas compris que des citoyens aux opinions politiques très diverses puissent se retrouver et se battre pour éviter la réalisation d’un projet néfaste pour l’environnement des habitants d’un quartier de sa circonscription.

Par la suite, l’entretien a été aussi décevant que prévisible, mais il a eu le mérite de révéler  un certain nombre de contradictions dans la position du candidat au siège de Maire du 12ème arrondissement.

1) E. Grégoire nous a indiqué dès le départ qu’il était favorable à ce projet.
Pourtant il a reconnu que ses  fonctions d’adjoint d’Anne Hidalgo chargé du budget à la mairie de Paris ne l’avaient pas amené à connaître pour l’instant le projet EMERIGE dont il a d’ailleurs semblé  découvrir le plan lorsque nous le lui avons montré,  ainsi que l’environnement déjà bâti du projet.
En défendant a priori un projet qu’il ne connaît pas, le candidat à la mairie du 12ème poursuit un objectif politique: celui de répondre aux besoins en logements qui ont été définis pour  cette parcelle par le PLU voté en 2016 au Conseil de Paris, objectif qui ne tient absolument pas compte du contexte environnemental du projet.

2) E. Grégoire a indiqué par ailleurs que la mairie n’a aucun moyen d’exercer une contrainte sur un promoteur privé qui construit sur son terrain dès lors que son projet est conforme au PLU, PLU qu’il n’est pas possible de modifier.
Pourtant le projet est bien le résultat de tractations anciennes avec la mairie du 12ème puisque Paris Habitat est cosignataire de la demande de permis de construire et le PLU celui d’un vote au Conseil de Paris.

3) E. Grégoire est candidat à la mairie du 12ème donc à une fonction élective locale dont la mission première est de défendre les intérêts  et le bien être des habitants déjà présents dans le quartier.
Pourtant il soutient un projet « hors sol » qui ne prend pas en compte son impact sur l’environnement (densification de l’habitat, pas de végétalisation).
En fait il défend ainsi la position politique d’Anne Hidalgo qui est d’arriver en fin de mandature à une augmentation significative du nombre de logements sociaux sur Paris (donc dans l’Est parisien où elle a la main).

4) E. Grégoire indique qu’une concertation avec les riverains sera organisée et qu’elle ne pouvait avoir lieu jusqu’alors car la Maire n’avait pas encore reçu le projet définitif (Y aurait-il eu une nouvelle demande de permis de construire? C’est peu probable, donc le projet reçu a de fortes chances d’être celui que nous connaissons déposé en juillet dernier).
Pourtant, comment les habitants pourront-ils avoir voix au chapitre alors que leur sera présenté un projet qui a reçu l’assentiment de la mairie  et qui  est conforme à un PLU qu’il n’est pas question de changer?
Dans ces conditions il ne s’agira pas d’une réelle concertation mais d’une simple information des citoyens.

E. Grégoire se déclare enfin en accord avec l’état d’urgence climatique décrété pour Paris ainsi qu’avec les déclarations de Madame Hidalgo et de M. Missika sur la nécessaire végétalisation de Paris.
Ces prises de position vertueuses sont donc uniquement destinées à un affichage politique car ces décideurs se reconnaissent impuissants pour passer à l’acte puisqu’ils déclarent à la fois ne pas pouvoir s’opposer au projet d’un promoteur privé qui n’en tient pas compte et ne pas désirer changer le PLU.
Sur ce sujet M. Grégoire renvoie la responsabilité de la décision finale à M. Missika qu’il nous a d’ailleurs conseillé de rencontrer.

M. Emmanuel Grégoire  a donc conclu en nous disant que, comme pour lui le permis sera accordé (la Maire pourra dit-il faire quelques remarques, mais nous pensons qu’en fait elle les a déjà faites d’où les différences à la marge entre les projets de novembre 2018 et juillet 2019, la seule chose qui nous restait à faire si nous n’étions pas d’accord, ce serait de nous retourner contre le promoteur après l’obtention du permis.

D’ici là nous allons demander à rencontrer M. Missika et parallèlement nous continuerons de dénoncer de façon citoyenne et non partisane la position d’E. Grégoire, candidat à la mairie du 12ème en faveur de ce projet.

Avant de nous séparer nous avons renouvelé la demande que nous avions faite le matin même par mail à Madame La Maire de nous communiquer le projet définitif en insistant sur l’annexe 7 qui porte sur la dépollution de la parcelle, annexe que nous n’avons jamais pu obtenir jusqu’à présent.